Un homme et une femme, cinquante ans plus tard.

Je ne parle pas d’Amour, le film de Haneke, mais De rouille et d’os, le film de Jacques Audiard.

En rentrant du film, j’écoutais la trame d’Un homme et une femme et j’avais l’impression que c’était la même histoire. Cinquante ans plus tard. Je ne parle pas d’amour, mais de cinéma. D’amour au cinéma.

« Tout recommence, la vie repart » dit la chanson-thème d’Un homme et une femme. C’est pareil avec De rouille et d’os : à la fin, ils recommencent, ils repartent.

Mais la vie n’est pas filmée de la même façon. Le coureur automobile des années 60 ne s’entraînait pas, il fumait des cigarettes et parlait d’une voix recto tono (ah, la voix de Trintignant!). Le boxeur de maintenant fait son jogging, il saigne, il cogne, il fait mal, il se fait mal, il fait mal autour de lui. Dans les années 60, les petits métiers avaient ce je-ne-sais-quoi de romantique. Même les putes n’avaient pas l’air de souffrir (rappelez-vous Irma la douce). Comme si la vie bancale ne maganait pas les gens qui la vivaient. Ils étaient beaux et souriants. Aujourd’hui, on les filme dans le cru et ils sont laids. La vie est vache, ça paraît. Tout le monde galère. L’amour aussi.

La vie est plus âpre aujourd’hui. Et je pense qu’elle le sera encore plus demain.

Mais un homme et une femme pourront toujours s’aimer. Et la vie repart.